trompe-l'oeil

       À propos de trompe-l’œil, ne voir que d’un œil est-il un handicap ? De mon œil droit, si je distingue le jour et la nuit et discerne une infime perception des couleurs,  je n’en ai aucune sur les masses, les distances et les volumes. Je ne peux dire comment j’ai pu adapter, à cette vue réduite, le geste précis exigé par le travail qui allait façonner ma carrière, mais je l’ai fait, de mon seul œil gauche secondé par ma main, gauche elle aussi, parfois secourue après beaucoup d’efforts par ma main droite.

        Mes peintures auraient-elles été différentes sans ces handicaps ? Si tant est que ce soient des handicaps. Si j’ai su adapter ma gestualité, je ne sais toujours pas ce que c’est que de voir des deux yeux. Un seul œil me permet de distinguer les formes et les volumes, mais est-ce la même apparence que ce que voit la normalité ? De quelle manière voit-on une image cinématographique en 3D devant être obligatoirement regardée avec les deux yeux pour être vue ? Je ne peux l’imaginer ! Alors est-il possible de peindre correctement un trompe-l’œil, par définition créer une illusion de relief, avec un seul œil valide ? Celui-ci me dit que oui, mais… le résultat correspond-il exactement à la réalité ? Je suis incapable de le dire.

                                                                                                                                                                                                                      Extrait de mon roman autobiographique ITINERAIRE INSOLITE D'UN HOMME ORDINAIRE;

Le trompe-l'oeil, procédé pictural esthétique pour décorer et très utile pour donner à un lieu difficilement transformable plus de volume, de clarté, de matières. Lorsque ses aspects infinis se joignent à d'autres éléments réels, l'illusion peut-être parfaite,